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A Avignon, Boris Charmatz fait entrer le public dans la danse

Pagaille de gestes, panique de couleurs, feu d’artifice permanent. Sur le fond vert vif du stade de Bagatelle, à Avignon, l’atelier chorégraphique mené par Boris Charmatz, dimanche 30 juin, a tout d’un tableau vivant pointilliste dont les vibrations ne s’arrêteront pas pendant près de trois heures. Avec plus de 200 participants, dont 175 amateurs, âgés de 16 à 74 ans, à fond les ballons, cette performance joyeuse intitulée Cercles déborde d’un amour de la danse contagieux. Que les spectateurs observent les performeurs de loin, accoudés sur le pont Edouard-Daladier qui surplombe le lieu, ou se rapprochent, l’énergie visuelle ruisselle sans discontinuer, comme la sueur mouillant les maillots.
Avec ce rassemblement participatif, Boris Charmatz, directeur depuis 2022 du Tanztheater Wuppertal + Terrain, basée à Wuppertal (Allemagne), artiste complice de la 78e édition du Festival d’Avignon, ouvre la danse en grand pour toutes et tous. Cette « recherche en cours » annoncée par le chorégraphe sera suivie par la reprise de sa pièce Liberté Cathédrale, du 5 au 9 juillet, également sur la pelouse du stade de Bagatelle de l’île de la Barthelasse, puis par Forever. Immersion dans « Café Müller » de Pina Bausch, d’une durée de sept heures, à l’affiche du 14 au 21 juillet, à La FabricA.
D’une durée globale de six jours, dont trois étaient ouverts gratuitement au public, Cercles a pris une forme impressionnante déjà bien rodée au cinquième rendez-vous de travail. « Vous êtes la compagnie de danse du Festival d’Avignon, déclare Boris Charmatz au micro pour encourager sa troupe éphémère. C’est un atelier. On prend des risques, mais ça va bien se passer. » Il fait encore une chaleur de folie à 18 heures et, après vingt-cinq minutes d’échauffements dynamiques ouverts à tout le monde sous la houlette d’interprètes professionnels – une vraie « ruche pédagogique », résume Charmatz –, le coup d’envoi est donné.
Le cercle est une « forme archaïque et moderne », précise le chorégraphe, qui indique les rondes de Pina Bausch, de William Forsythe ou de Meg Stuart comme sources d’inspiration. Concrètement, il est marqué au sol, en blanc au centre du terrain. Il circonscrit l’espace et encadre les différentes séquences répétées et apprises. Certains « pros » ont imaginé des suites de pas pour l’occasion. Démarrage avec la proposition d’Ashley Chen, qui a conçu une section inspirée « de danses traditionnelles et sociales du Botswana et du Japon », détaille-t-il.
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